Lecture -Ecriture

Leur apprentissage se construit le plus souvent dans des situations de communication variées, répétées et signifiantes.

L’écrit dans ses multiples fonctions (information, argumentation, créativité, …) et sa permanence est un véhicule culturel essentiel. Le livre en est un des supports principaux, nous lui accordons une place de choix dans notre bibliothèque – centre de documentation, nos bibliothèques de classe et différentes activités qui incitent nos élèves à l’investir.

L’apprentissage de la lecture comme de l’écriture repose sur une bonne construction du schéma corporel et de la motricité fine. La collaboration entre les titulaires des classes du premier cycle primaire et les maîtres spéciaux de psychomotricité est essentielle.

En lisant, les élèves cherchent à qui s’adresse l’écrit, qui en est l’auteur, quel est son but et quels sont les moyens qu’il utilise pour y parvenir. La structure de l’écrit analysé est également comparée à d’autres. Les apprentissages installés à la découverte de chacune des structures sont organisés dans des outils de référence construits en classe.

En écrivant, les élèves mobilisent tous les apprentissages acquis lors de l’observation et l’analyse des textes. Ils utilisent leurs référents pour se guider et ajuster leur production.

Le vocabulaire, l’orthographe, la grammaire et la conjugaison sont des outils essentiels pour bien comprendre et utiliser la langue. Dans toute la mesure du possible, leur apprentissage s’inscrit dans la découverte et la production de textes qui seuls donnent sens à ces exigences.

 

 

Deux approches complémentaires :

Le texte libre

Pratique inspirée par le mouvement Freinet,

Dans notre école, sa mise en œuvre est la suivante :

Objectif général : promouvoir le goût de l’écriture et de la lecture

Objectifs particuliers :  favoriser une expression authentique, dédramatiser et donner du sens à l’écrit, développer les compétences langagières (orthographe, grammaire, conjugaison, vocabulaire, techniques d’écriture) dans un contexte qui leur donne immédiatement sens.

Qu’est-ce que c’est ? Régulièrement, l’enfant écrit librement sur un sujet de son choix, qu’il trouve spontanément ou qu’il puise dans des propositions qui lui sont adressées. Le nombre de productions peut varier d’un enfant à l’autre. Les élèves peuvent proposer des sujets d’écriture à ceux qui n’en trouvent pas spontanément.
S’en suit un travail, individuel et/ou collectif, de relecture, de correction, de réinvestissement des acquis, d’embellissement, de développement. Il peut aussi arriver que des liens soient tissés entre un texte libre et des écrits littéraires.

Concrètement : En maternelle, l’élève réalise un dessin libre puis dicte à l’adulte le texte à écrire en regard. En troisième maternelle, l’élève peut recopier lui-même sa phrase ou son petit texte.

En primaire, la dictée à l’adulte perdure jusqu’à ce que les élèves acquièrent un minimum d’autonomie d’écriture. Les élèves écrivent un premier jet. L’enseignant relève les points de correction déjà accessibles, la correction peut être individuelle ou collective. Les élèves écrivent un deuxième jet qu’ils lisent ou donnent à lire au groupe s’ils le désirent.

Parmi toutes ces productions, l’enseignant/e ou la classe choisit régulièrement un texte à « toiletter » collectivement, il s’agit d’embellir le texte à partir de compétences et connaissances déjà acquises ou à acquérir. Par exemple, supprimer les répétitions inutiles, mieux cerner le caractère d’un personnage, mieux ordonner les actions, distinguer la narration d’un dialogue… L’enseignant/e décèle les besoins prioritaires et guide ses élèves dans l’observation et la manipulation des outils au service de la langue : la grammaire, l’orthographe, la conjugaison, le vocabulaire, le travail stylistique ; autant d’outils indispensables pour transformer un simple texte en une œuvre collective. L’enseignant/e peut aussi organiser ce travail de toilettage en individuel, chaque élève retravaille alors son texte en fonction de ses propres besoins d’apprentissage.

Les textes retravaillés sont conservés pour être relus (parfois à la maison), par plaisir, pour donner des idées et comme traces des différents apprentissages construits. Dans certaines classes, selon les besoins, on peut, au fil des semaines, collecter des mots qui serviront de base pour les nouveaux textes libres.

    

 

Observation et manipulation des outils au service de la langue en primaire

Pratique en cours de généralisation

Approche inspirée par Eveline Charmeux & collectif

In la langue française mode d’emploi

Observation réfléchie au service de la langue

Editions Sedrap, 2003

Objectif 1 du contrat d’objectifs

 

L’apprentissage de la grammaire, de la conjugaison et de l’orthographe repose sur une compréhension de la langue déjà présente essentiellement à l’oral. A partir de là, il s’agit d’effectuer de multiples observations du fonctionnement de la langue écrite : quels outils pour quelle communication ?

Concrètement :

  • Au départ d’écrits rencontrés dans la vie de la classe (ex : document de cours, courrier, règlement d’école ou de classe, informations culturelles, littérature, journaux…), l’enseignant/e identifie un fonctionnement de la langue particulièrement utilisé par l’auteur afin de produire le résultat voulu chez le lecteur (ex : la voix passive ou le conditionnel dans les articles de presse, l’insertion d’un dialogue dans un roman, la phrase impérative dans une recette, la fonction des adjectifs qualificatifs dans un texte scientifique, la cohérence du texte par l’emploi de pronoms, distinction des homophones pour distinction du sens, une même terminaison pour plusieurs rôles…).
  • A partir d’une question, l’enseignant/e invite les élèves à débuter leur observation (ex : Comment les mots soulignés dans cet écrit scientifique sont-ils formés ? Comment l’auteur fait-il pour que nous sachions quand un personnage de son récit parle et quand un autre prend la parole ? Comment le journaliste nous permet-il de faire la différence entre les faits avérés et son avis personnel ? …). L’observation est guidée par un ensemble de consignes (Ecris les phrases en déplaçant les groupes soulignés quand c’est possible. Relève tous les signes de ponctuation de ce texte et classe les dans ce tableau en fonction de leur rôle. Recherche dans le dictionnaire les mots qui commencent par la même syllabe que celui souligné dans le texte et identifie leur point commun…).
  • S’en suit un échange pour construire une réponse commune à la question de départ. C’est le temps de l’élaboration d’un savoir commun qui figurera dans les référentiels de la classe.
  • De là, et avant de rencontrer à nouveau pareil outil au gré des lectures, les élèves vont entraîner leurs nouveaux savoirs dans des exercices.
  • L’enseignant/e veillera évidemment à inviter ses élèves à mobiliser leurs nouveaux (et anciens) savoirs dans leurs productions écrites.


     

Zoom sur les temps forts de l’expression orale dans la section maternelle 

  • Régulièrement, les enfants peuvent raconter leur week-end.
  • Pratique régulière des entretiens libres (directement inspirés par le mouvement Freinet) : quelques élèves présentent à tour de rôle un sujet qui les intéresse, qu’ils souhaitent partager avec le groupe. Il s’agit d’un moment important qui permet à chaque enfant de prendre sa place et de communiquer librement ses pensées, ses désirs, ses sentiments, de parler de sa vie à la maison ou à l’école. Entourés d’un certain rituel, les entretiens ont aussi une fonction instituante.
  • Fréquemment, les enfants présentent leurs réalisations et leurs découvertes. 

Ces temps sont aussi un moyen de faire le lien entre la maison et l’école, ils renforcent la relation entre l’institutrice et les élèves et entre les élèves entre eux. Ils fournissent également des opportunités au groupe de prendre des décisions dans l’organisation de la classe.


Zoom sur le graphisme et l’écriture dans la section maternelle 

Ou comment apprendre le geste de l’écriture sans être enfermé par la feuille A4 et réduit à une répétition mécanique vidée de tout sens. 

  • Varier les supports par différents formats, différentes formes et différentes textures et varier les outils.
  • La dimension psychomotrice du graphisme (motricité fine, structuration spatiale et temporelle) exige de partir souvent de manipulations d’objets réels. Le geste graphique y prend naissance. Des fils, des tiges, des cubes, des boutons… pour construire, puis déconstruire et reconstruire encore un ensemble de droites et de courbes.
  • Partir aussi de situations mobilisatrices qui font sens et prioritairement d’œuvres d’art qui seront observées attentivement ; éclairées par une découverte de leur auteur, de son époque, de sa technique ; commentées ; imitées ; décomposées parfois, voire déviées.

 Un lien se crée alors entre l’art, l’écriture, la culture ; le graphisme prend tout son sens comme outil privilégié de communication de la pensée, de la sensibilité et des émotions. Et les murs de la classe se parent semaine après semaine des œuvres qui témoignent que le graphisme est bien une affaire de construction.

En troisième maternelle, chaque élève possède aussi son cahier individuel de dessins et de textes. Il y dessine librement, dicte ensuite un commentaire à l’institutrice et le recopie à sa façon. La titulaire observe l’écriture et la guide pas à pas, par différentes activités, vers une graphie adaptée aux attendus de l’entrée en primaire.  

 

 

 Zoom sur un précieux outil d’écriture en 1ière et 2ième années, le carnet de bord

L’écriture du carnet de bord recouvre la fonction classique de journal de classe mais permet aussi à l’élève de raconter régulièrement à ses parents une ou plusieurs activités qu’il aura vécues dans la journée voire durant la semaine.

 Écrire un carnet de bord est porteur de sens et permet de faire évoluer de façon  naturelle l’élève dans sa représentation de l’espace-temps ; la construction de

l’agenda de la semaine se construisant de concert.

D’autre part, ce travail lui donne l’occasion de réfléchir sur son propre apprentissage

et les objectifs poursuivis.

 

Ensuite, l’écriture du carnet de bord permet un travail différencié des compétences. En effet, au fil des mois, les écrits évoluent de la dictée à l’adulte vers des textes écrits spontanément comportant alors plusieurs phrases et requérant une plus grande autonomie dans  l’utilisation des outils.

Chacun peut se fixer ainsi un objectif propre et constater ses progrès en graphisme, en soin, en gestion du temps, en grammaire, en orthographe …  

Finalement, cette activité rend l’élève acteur de ses apprentissages, et de ses progrès, et ses questionnements enrichissent en retour les référents et les pratiques de la classe.

 

 

Zoom sur la méthode d’apprentissage de la lecture en 1ière et 2ième années

Construction d’une méthode qui donne du sens en s’appuyant sur le code :

 

  • Donner du sens : 
  • en rédigeant des textes libres et le carnet de bord ;
  • en rédigeant différents types de textes fonctionnels car nécessaires à la construction de différents projets ;
  • en réalisant, dès la deuxième année, un rallye lecture principalement d’albums jeunesse. Cette activité qui articule autant des moments de lecture que d’écriture en fonction des tâches permet également différenciation et gradation des difficultés ;
  • en variant les types et les genres de textes proposés ( histoires – comptines – recettes – chansons – B.D.- compte-rendu d’entretiens …) pour varier les différentes stratégies d’apprentissage ;
  • en travaillant l’inférence pour aider à la compréhension et permettre à l’enfant de chercher plus loin. 

 

 Travailler le code : 

C’est-à-dire le travail de l’ensemble des outils qui vont permettre aux enfants de déchiffrer un texte pour toujours retourner vers le sens. 

  • Le travail du code commence concrètement dès la troisième maternelle et se prolonge au début de la première année avec la méthode des ALPHAS. Celle-ci permet une étude des sons et s’avère une aide importante à l’appropriation de la syllabation. 
  • Les exercices de calligraphie de lettres et de chiffres mettent l’accent sur l‘importance du sens de l’écriture. C’est un pas important vers la production écrite, élément indispensable de l’apprentissage de la lecture. 
  • L’utilisation du traitement de texte pour se familiariser avec le clavier et la mise en page. 
  • Au travers des textes issus de la pratique des textes libres et de textes choisis en fonction du contexte ou de différents projets, on fixe la reconnaissance de mots, de sons ou de lettres avec des exercices variés. 
  • A partir des listes de mots collectés dans les textes et le quotidien, les élèves établissent différents classements. Ceux-ci permettent dans un premier temps, l’association d’un phonème (son) à différents graphèmes (écriture) et vice-versa. Ils permettent également des classements par groupe de sens, des natures de mots, …