Eveil

Observer et agir sur l’environnement pour mieux le comprendre et y vivre comme acteur responsable guide notre méthodologie de l’éveil scientifique, historique, géographique et artistique.

L’éveil au monde exige que l’école lui soit ouverte. Les classes de dépaysement, les visites et les rencontres participent de cette exigence.

En matière d’éveil scientifique, les élèves mettent en œuvre différentes démarches durant lesquelles ils seront amenés à :

  • faire émerger les préconceptions à partir d’une situation mobilisatrice ;
  • proposer des hypothèses explicatives ;
  • choisir une démarche de recherche (observation, expérimentation, recherche documentaire, recours à une personne ressource, …) ;
  • structurer les résultats et construire des référentiels ;
  • confronter leur vision de départ avec les résultats de leur recherche ;
  • transférer à d’autres situations ;
  • développer des attitudes et des valeurs.

L’éveil artistique est un domaine depuis longtemps tenu en importance dans notre école. Il mérite une attention particulière puisqu’il est à la fois une matière et un moyen d’entrer dans les autres disciplines et qu’il ouvre le champ des apprentissages à la globalité en faisant appel aux différentes intelligences, au réel, au symbolique, à l’imagination, à la subjectivité, au sensible et à la créativité.

Au gré des offres culturelles et des sensibilités des uns et des autres, les élèves sont très régulièrement engagés dans différents projets de classe ou d’école au cours desquels ils rencontrent des artistes et développent des compétences propres aux différents arts plastiques ou de la scène.

Zoom sur l’éveil en 3ième maternelle, 1ière et 2ième années primaire

Eveil scientifique : ancré dans la vie des élèves et de la classe = questionnement puis recherche à partir :

  • des entretiens hebdomadaires (pratique inspirée par le mouvement Freinet qui permet aux élèves de présenter à la classe un sujet ou un objet de leur intérêt);
  • phénomènes observés en classe ;
  • rencontres avec la nature : observations de l’environnement proche de l’école, lors de sorties spécifiques (abeilles, ferme, mare, forêt…), lors des ateliers maraichage « Vent de Terre », lors d’un élevage occasionnel de coccinelles et de papillons.

Eveil géographique : également nourri par des questions nées lors des entretiens ou des besoins rencontrés à l’école

  • se repérer dans la classe, l’école, le quartier en construisant et en lisant des plans, des maquettes ;
  • découvrir d’autres habitudes de vie (coutumes, recettes…), situer une visite, un voyage sur une carte, un planisphère, une mappemonde…

 Eveil historique : au service de l’organisation de la vie de classe et de ses temps forts : construction et utilisation de calendriers, de l’agenda de la semaine, de la croix espace-temps, d’une ligne du temps. Notions de temps dans les activités quotidiennes (recettes, ateliers, journée type) : chronologie, simultanéité, plus longtemps que, moins longtemps que…

 Eveil artistique : il s’agit de partir à la découverte d’artistes et de lieux d’art (musées, expositions, opéra, orchestre philarmonique, théâtre, cinéma) et se forger ainsi une culture générale.

Dans le domaine des arts plastiques, régulièrement, un nouvel artiste est proposé aux enfants. Il s’agit d’observer ses techniques et de les reproduire afin de garder un souvenir de son travail.

Dans le domaine musical, les élèves s’entraînent régulièrement lors d’exercices de rythme, de pulsation, de percussion (K Orff), de chants.

 

 

 

Zoom sur l’éveil en 3ième et 4ième années primaire

Les apprentissages en éveil s’ancrent dans le vécu de la classe à partir de différentes situations possibles :

  • un fait d’actualité auquel les enfants s’intéressent ;
  • une visite à l’extérieur de l’école (théâtre, musée, expositions, ateliers, chantiers…) ;
  • un des devoirs aux choix ou un des entretiens individuels (pratique inspirée par le mouvement Freinet qui permet aux élèves de présenter à la classe un sujet ou un objet de leur intérêt)  sur lequel le groupe veut rebondir ;
  • un projet de classe (crazy machine, potager …).

 

Les activités d’éveil s’organisent autour d’une démarche de questionnement et de recherche :

  • les enfants se posent des questions sur un sujet précis ;
  • le groupe classe se répartit les recherches en différents thèmes ;
  • les groupes utilisent différentes stratégies (bibliothèque, iPad, personnes ressources, visites, expérimentations, …) ;
  • la mise en commun permet de présenter le travail de chacun, de relancer les recherches, de compléter les propos… ;
  • une synthèse collective est créée (panneau mural, dossier, ebook, vidéos, …) ;
  • la sélection des éléments importants et leur mise en mémoire sont réalisées en classe afin de, plus tard, rendre les enfants autonomes dans leur étude.

 

 

Réflexion fondatrice des démarches en éveil en 5ième et 6ième années primaire

Pour comprendre nos choix didactiques dans le domaine de l’éveil, il faut distinguer deux types d’envie chez un apprenant : l’envie de savoir et l’envie d’apprendre.

 

L’envie de savoir a pour objectif principal l’acquisition rapide et économique de nouvelles connaissances grâce au concours d’une personne qui sait déjà, un savant ; dans une classe, ce sera généralement l’enseignant/e. Cependant, en raison de l’étendue des savoirs mobilisables, la culture de l’enseignant s’avère parfois insuffisante pour répondre à l’attente. C’est là que les spécialistes externes à l’école peuvent être précieux, surtout si leur approche se révèle bien adaptée aux capacités de réception des élèves. Cependant, dans tous les cas, l’implication des élèves reste faible, cantonnés qu’ils sont dans une fonction de récepteurs et peu armés pour un regard critique.

 

L’envie d’apprendre, si elle a également comme finalité l’acquisition de savoirs, ne confie plus les rênes à un savant mais aux élèves : « Vous voulez savoir ? Comment allez-vous vous y prendre ? Quels outils allez-vous utiliser ? … ». Ils devront consacrer pas mal de temps et d’énergie, de nombreuses compétences seront testées et améliorées aux fil des expériences et des rencontres :

  • identifier les meilleures sources d’informations disponibles dans toutes celles qui s’offrent – véritable apprentissage à une pensée critique ;
  • lire (donner du sens) et exploiter les informations délivrées sur les nombreux supports rencontrés (cartes, lignes du temps, tableaux, schémas, photos,…) ;
  • concevoir et mettre en œuvre des expérimentations qui rencontrent les exigences de tout plan expérimental.

Sans surprise, en raison de son potentiel pédagogique, c’est essentiellement « l’envie d’apprendre » que nous exerçons chez nos élèves. Afin de permettre à tous de développer les compétences citées, nous pensons plus pertinent de ne pas trop souvent confier une même recherche à toute la classe : l’implication étant rarement équitablement partagée. Nous préférons confier une recherche à quelques élèves avec pour mission de préparer une communication des résultats à la classe. Cet objectif supplémentaire nécessitera un nouveau type de travail exigeant mais enrichissant : Comment capter l’attention des autres ? Comment susciter leur implication ? Comment vérifier leur compréhension ? …

 

Par ces choix, nous permettons à la classe de se construire une culture coopérative et à chacun de développer des savoir-faire qui lui seront utiles aussi dans d’autres contextes et d’autres temps.

 

L’envie d’apprendre comme celle de savoir naissent de la curiosité, véritable carburant de toute motivation.  

Dans les domaines de l’éveil, nous voulons favoriser les dispositifs pédagogiques qui stimulent la curiosité et invitent les élèves à interroger le monde qui nous entoure, à être en éveil.  Que la classe sorte explorer son environnement (naturel, urbanistique, historique, culturel…) ou qu’elle reste dans ses murs, ce qui importe c’est que des élèves cherchent à répondre à une question que se pose au moins l’un/e des leurs. Et ces questions naissent en des lieux et des temps très variés : une visite au musée, un témoignage en classe, une information glanée à la lecture d’un journal, un problème technique, un atelier maraîchage, une pièce de théâtre, une balade dans la lande de  Mehagne, un nouveau savoir qui ouvre sur une nouvelle question…

En ces temps de défis écologiques, l’éveil aux questions environnementales rencontre aussi l’éducation à l’engagement citoyen.

 

Enfin, si on perçoit bien le champ de l’éveil, on comprendra vite qu’une question, une recherche peuvent naître d’une activité mathématique ou autre.